La multiplication : guise de traçabilité

À l’heure de la globalisation du marché de la pépinière de nombreux maîtres d’œuvre et maîtres d’ouvrage s’interrogent sur l’origine des végétaux qui seront plantés sur leurs projets ou leur territoire. Les nombreuses fiches de culture remplies au cours des appels d’offres publics témoignent de cette nécessité de traçabilité.

Dès lors, les choix de maîtriser et de maintenir notre multiplication trouvent tous leur sens aujourd’hui. Telle l’alchimie, le savoir de transformer la graine en arbre requiert des connaissances et des tours de main divers et rarement décrits dans la littérature.

Entreprise généraliste, nous assurons l’ensemble de la chaîne de production

Nous sommes à la fois :

  • producteurs de jeunes plants,
  • éleveurs de jeunes tiges, de baliveaux et de petites cépées,
  • producteurs de gros sujets.

Ce savoir-faire obtenu au fil de plus de 50 années d’essais et d’observations, nous assure une traçabilité de l’ensemble de notre matériel végétal. Dès le début, qu’il s’agisse de semis, de boutures, chaque lot est identifié : genre, espèce, famille, origine, date de mise en production.

Des techniques de multiplication réfléchies

La façon dont on multiplie un végétal a aussi un impact sur la qualité de son système racinaire. Ainsi, nous adaptons les méthodes de multiplication à chaque essence et selon plusieurs critères.

La multiplication sexuée

Ce mode de reproduction repose sur la récolte et le semis de graines d’arbres et arbustes. Elle permet d’obtenir entre autres des végétaux dits « botaniques » et représente le mode de multiplication que nous privilégions au sein de notre pépinière.

Les techniques de semis

Le semis semble être la méthode la plus simple et la plus facile pour multiplier les plantes. Il faut cependant reproduire à l’identique les conditions naturelles qui permettent la bonne germination des graines, comme dans leur milieu naturel. Certaines ont besoin de froid pour lever la dormance, d’autres ont besoin de passer par le tube digestif d’un animal pour germer. C’est l’observation attentive de ces facteurs qui nous guide dans l’apprentissage de la multiplication de certaines essences très capricieuses. C’est donc une véritable « cuisine » que nous appliquons aux semences : vernalisation, stratification, scarification ou encore trempage dans l’acide presque pur.

Intérêts de la multiplication par semis

Contrairement aux modes de multiplication asexués, le semis permet de produire des individus issus d’une même espèce et génétiquement tous différents. Un lot de plantes issues de ce type de multiplication peut présenter une moins bonne homogénéité d’un sujet à l’autre mais présente l’avantage certain de développer une véritable diversité génétique et c’est ce que nous recherchons.

Une population ainsi obtenue sera plus résistante face aux maladies et aux évolutions des facteurs externes. D’un point de vue plus technique, les jeunes plants issus de semis en pleine terre présentent le système racinaire naturel de l’espèce contrairement aux plants multipliés par boutures souvent plus fasciculés et superficiels. Préalablement au repiquage, par simple contrôle visuel, les systèmes racinaires tarés sont écartés de la production. Ce contrôle est beaucoup plus complexe pour les plants cultivés en godets dans lesquels le système racinaire est confiné.

Nous ne nous intéressons pas qu’à l’introduction de nouvelles essences botaniques, mais aussi à trouver des écotypes spécifiques avec des origines leur permettant de s’adapter au mieux aux conditions de plantation difficiles. C’est ainsi que nous avons obtenu une origine de Quercus cerris avec des graines en provenance de Turquie. Cet écotype présente des résistances avérées aux situations chaudes et sèches.

La multiplication asexuée

Par bouturage (bois sec et bois vert)

Ce mode de multiplication est utilisé pour conserver la floraison, la couleur ou la forme d’une variété, pour outrepasser la multiplication par semis qui est parfois compliquée, voire pas possible.

Il est utilisé avec parcimonie car il n’y a aucun brassage génétique du fait qu’il s’agisse d’un clonage.

Par greffage (en écusson ou en incrustation)

Il est utilisé pour proposer des lots homogènes, une production plus rapide et plus abondante sur les fruitiers. C’est le seul mode de multiplication possible pour certaines essences : reproduction d’une plante unique issue d’une hybridation naturelle, reproduction des arbres d’un sexe bien distinct pour les arbres dioïques si nécessaire, planter des essences sur des terrains non-favorables à la base grâce au porte-greffe résistant.